J'ai migré... Là : antigone.viabloga.com
Là : antigone.viabloga.com
En attendant un train en retard, en essayant simplement de saisir le brouillard :
(Allez savoir comment, mais si je poste ce soir, c'est que j'ai réussi à me connecter sur internet depuis mon foyer...)
Lundi 7 décembre 04
Arf,
le train de hier... Quel bonheur d'en descendre enfin ! A côté
de moi, j'avais un récit d'accident dans un talus, et les
copains d'hôpital rencontrés, les petits jeunes hommes
"23 ans, rendez-vous compte !!!" renversés par des
mercedes. C'était triste. Puis de l'autre côté de
l'allée, trois vieilles filles s'entretenaient de cimetières.
C'est pas comme si les dimanches de décembre étaient
les jours les plus gais de l'année, alors quand en plus il y a
des gens qui en rajoutent une couche...
J'avais toutes mes idées
d'un long article. Puis on nous a rendu deux contrôles, et
c'est pas brillant. Genre que ça me fait 2,75 de moyenne, sur
6, quand la moyenne c'est 4. Alors je vais travailler pour l'autre
contrôle de demain plutôt que d'écrire des longs
articles. Je vais m'accrocher, car je suis une fille acharnée,
la même que celle qui lui parle comme si de rien n'était,
et lui dit, à l'autre, là : "Je sais que je n'y
suis pas à ma place, mais ça me donne encore plus envie
d'en sortir diplômée."
Je dis ça, mais ma
place, je n'ai aucune idée de là où elle est.
Peut-être l'an prochain ou dans deux ans m'y trouverais-je,
mais avant ça il faut passer par cette année de maths,
ou ces deux années, si je redouble celle-là, même
si je trouve ça trop uniformateur.
Choc tout à
l'heure en remontant dans ma chambre après le repas : il était
19h15, et je me suis dit que je ne parlerais à personne
pendant douze heures. Je comprends maintenant pourquoi je parle tant
pendant la journée, et pourquoi seule dans ma chambre j'ai
besoin d'exprimer à voix haute les commentaires que je me
ferais autrement mentalement. Je parle à ma grenouille, mais elle ne répond jamais.
Mardi
7 décembre 04
Tout cela est excessivement banal. Je
pense aux étudiants qui viennent d'Afrique, par rapport
auxquels ma nostalgie de la maison c'est vraiment du n'importe quoi. Moi énerve
je. Ou je énerve moi. J'en sais rien.
C'est un truc que
je n'avais pas écrit, puisque ça s'était passé
en descendant du train, mais ça m'avait fait du bien, oh,
c'était ridicule, sinon, mais ça m'a fait rire, et
c'était mignon. Je ne sais pas raconter, mais c'était
autrement mieux que la semaine passée, quand un homme, plutôt
âgé, d'après ce que j'ai vu, a perdu
connaissance. Le train ralentissait déjà, on arrivait ;
une jeune femme, plutôt paniquée, criait dans le wagon :
"Y'a un médecin, ici ?" et tout le monde se
regardait, mais il n'y avait pas de médecin. Une ambulance est
arrivée quand j'attendais le bus devant la gare. Les
ambulanciers ne semblaient pas pressés.
C'est le genre de
truc que je ne connais pas, alors c'est sûrement pourquoi ça
m'émeut un peu... C'est classique le dimanche soir : un couple
qui se dit au-revoir sur un quai de gare. C'est la demoiselle qui
s'en va. Alors elle quitte les bras de son n'amoureux, appuie sur le
bouton pour ouvrir la porte du train, monte dans le train (enfin,
même pas, plancher rabaissé oblige), mais, car ce n'est
pas fini, le type se dit soudain qu'il aimerait bien encore embrasser
sa copine, fait demi-tour, appuie à son tour sur le bouton de
la porte du train, qui se rouvre, la fille se retourne, ils
s'embrassent, puis le type se dit que les trains ça démarre,
et qu'il serait temps qu'il s'en aille, et, s'en retournant, il met
le pied entre le train et le quai et se retrouve par terre.
Il a
du se faire super mal, mais ça m'a fait rire. Puis il a du
avoir peur quand même, et j'aurais pas trop aimé le voir
se faire arracher la jambe.
Je
suis forte, je suis solide, je suis forte, je suis solide, je suis
forte, je suis solide, je suis forte, je suis solide, je suis forte,
je suis solide, je suis forte, je suis solide, je suis forte, je suis
solide, je suis forte, je suis solide, je suis forte, je suis solide,
je suis forte, je suis solide, je suis forte...
Bon, ok,
j'arrête.
Et je me mets à couiner comme une
malheureuse.
Vous aimeriez bien, hein...
Et ben NON.
Parce
que JE SUIS FORTE ET SOLIDE.
Je me sens bizarre.
C'est mieux
comme ça.
Je suis une connasse de rêveuse débile
qui croit que tout peut arriver.
Mais c'est tellement mieux quand
les choses sont au clair, bien posées par terre, bien à
plat. Moi j'ai envie de m'y vautrer, par terre, et de hurler mon
hoooooooooooorrible douleur.
Pourtant je n'ai rien appris que
j'ignorais. Juste que je devais arrêter de tirer des plans sur
la comète.
Quand je rêve, je préfère
avoir un peu d'espoir, et là, ben je suis pas capable de me
mentir autant qu'il faudrait pour réussir encore à
croire ça vrai quand je m'endors en imaginant que je suis dans
ses bras.
Et comme je suis aussi une connasse de réaliste, je ne parviens pas à déterminer si ce qui me fait le plus de mal est de savoir qu'il ne ressent vraiment rien pour moi, ou de savoir que je ne pourrais plus jamais profiter de ce qu'il a entre les jambes. Chier.
Putain. Je me fais pitié.
'Savez, moi, je veux juste quelqu'un pour me prendre dans ses bras de temps en temps.
Et
j'en viens à me demander si je saurais me faire aimer, un
jour.
Ce qui me gène, c'est d'avoir passé tant de
temps à critiquer les gens qui sont malheureux parce qu'en
manque d'amour...
Je
m'invente ma douleur.
Ben oui, puisqu'elle est conséquence
des choses que je me suis inventées.
Zéro
: zéro, un, zéro, zéro - trente : pi sur six,
racine de trois sur deux, un demi, racine de trois sur trois
quarante-cinq : pi sur quatre, racine de deux sur deux, racine de
deux sur deux, un soixante : pi sur trois, un demi, racine de
trois sur deux, racine de trois nonante : pi sur deux, zéro,
un, rien. Avec deg, rad, cos, sin, tg.
<>Vérification...
C'est juste ! Sauf que ben c'est vachement moins marrant que les
poésies de l'école
primaire. Et que par rapport à
tous les trucs que je dois retenir...
J'ai regardé s'il
était encore temps de s'inscrire en candidat libre pour
repasser les trois épreuves que j'ai loupées au bac.
Mais non, plus depuis quinze jours. J'étais pourtant motivée.
J'étais sortie de classe hautement désespérée
et j'avais presque hurlé : "Je veux aller à
l'université faire des études de lettres !" Alors
on m'a rétorqué, puisque c'était foutu : "Tu
n'as plus le choix maintenant, faut vraiment que tu bosses !"
Une conclusion comme ça, c'est si simple que ça ne
peut qu'être juste, alors j'ai décidé d'y
adhérer, et je travaille. - [Bon, quand même ça
ne m'a pas empêchée de perdre une petite demie-heure
pour écrire une lettre au Père Noël, mais ça
m'amusait vachement.] - Un peu plus qu'avant. C'est que je ne
voudrais pas reprendre le même refrain que celui qui a bercé
ma terminale : "Je voudrais travailler, mais j'y arrive pas..."
Il fallait mettre fin au culte de l'erreur, et décider
d'être parce que je peux réussir plutôt que parce
que je peux me tromper.
La vérité c'est que
naturellement j'ai tendance à vouloir me placer dans l'état
énergétique le plus bas. Mais comme dirait le prof de
chimie, si ça n'est pas votre cas, alors vous êtes un
anormal, voire même une aberration de la nature. Il a beau
avoir un humour débile à deux balles, j'en suis fan.
Et
tout à coup l'idée de Noël tourne à
l'affreusement pathétique. La vie c'est vachement intéressant,
mais y'a des gens sacrément déprimants. J'avais jamais
imaginé que je pourrais aller me coucher à 10 heures le
soir de Noël.
Merde à la fin. Enfin non, merde avant
même que ça ait commencé. Parce que Noël en
France, y'a de la brioche au sucre, quand même. Et c'est
drôlement bon.
Laissez-moi rire. Oh putain.
J'aime ma
capacité à faire de tout un drame. Merde. Ce serait la
première fois que je passerais Noël avec juste mon frère,
ma soeur, mon papa et ma môman, et j'aurais tendance à
trouver ça vraiment glauque. Mais c'est vrai que l'idée
vient juste de me tomber dessus assez violemment, et que pour rappel
je suis un être humain, ce qui malheureusement signifie que je
suis vachement hostile à la nouveauté.
Puis
derrière tout ça, y'a une grosse thématique que
je n'arrive pas à définir, un gros flou dans mon
cerveau : d'où viens-je ? Des choses que je méprise de
loin. Un attachement à la "contrainte" familiale. Je
suis masochiste, presque. Quel âge ai-je ? Je crois que
j'essaie de donner du sens, que malgré tout, j'ai un terrible
besoin de sens, et le seul moyen d'en donner à Noël, je
fais sûrement l'erreur de croire que c'est de se taper les huit
heures de trajet jusqu'à l'endroit où, grégaire,
vit toute ma famille assez proche. Arf... Et si on fêtait juste
les jours qui cessent de raccourcir, et la naissance du petit Jésus,
aussi, pendant qu'on y est...
Je crois que c'est l'effet
avant-après. Sans doute. Chaque année revoir les
cousins, et se raconter globalement ce qu'il s'est passé dans
nos vies en un an, ce qui permettait finalement de faire une sorte de
point, et de se lancer dans une nouvelle année. Mais ça
c'était l'époque où nous parlions ensemble, et
finalement, c'est de l'antique, vu les divergences d'esprits et le
trop inconnu des gens qu'on ne voit qu'une fois par an. Je n'ai pas
assez grandi avec eux pour leur être vraiment attachée
et pour prétendre les connaître.
Bref, je sais bien
que ces relations de famille, c'est du vide moribond. Mais allez
savoir pourquoi, j'y suis attachée.
C'est marrant
comme les choses sont plus dramatiques quand on se laisse emporter
par la logique de ce qui devrait être. La réalité,
c'est vachement moins excitant que ce qui devrait être, mais
c'est moins dramatique quand on l'analyse froidement. Je préfère
la logique de ce qui devrait être. La réalité
froide, ça me déprime d'une manière plus
vicieuse.
Je
préfère mon monde en noir et blanc que le réel à
dominance grise.
Excusez-moi.
C'est ce qu'il me reproche, je
crois.
Trop grande maintenant, la météo est
seule responsable de mes humeurs :
Lundi 29 novembre
Merde. C'est le drame
classique : le post long et dont on est pas mécontent qu'on
efface par accident. Ne vous moquez pas.
Après vous savez
bien que quoi que vous puissiez faire, ce sera du déjà
vu.
Je me plaignais de la
saison, concédais banalement que s'il n'y avait pas d'automne
le printemps ne serait pas appréciable à ce point, et
puis je me réjouissais que dans 22 jours ceux-ci rallongeront.
Brièvement, j'abordais mon besoin d'être bêtement
câlinée, bien typique en cette saison, d'aller me
réchauffer contre quelqu'un d'important pour moi. Je n'ai pas
confiance en mes capacités sentimentales, alors je me mettais
en doute : veut-on vraiment en cette saison des caresses de quelqu'un
que l'on aime, ou ne veut-on plutôt pas l'aimer pour se
justifier de vouloir des caresses et de les accepter quand l'occasion
d'en recevoir se présente ?
Heureusement que l'on a
toujours une chanson pour se justifier, et que c'est toujours la même
: "Celles qui ont l'habitude qu'on les cajole ignorent la
solitude que rien ne console." Bénabar.
Le problème
dans cette saison, c'est qu'il fait froid, humide et sombre. Puis lui
pour qui je remets en question mes sentiments et moi ne sommes pas en
très bons termes en ce moment. Et si j'exclus son corps de la
liste de ceux dont j'aimerais profiter de la chaleur, ça
donnerait un peu comme s'il n'y avait plus eu d'encre dans mon stylo
quand j'avais voulu écrire les suivants. C'est un peu
embêtant, en fait, et les sentiments, ça n'aide pas.
Pour finir, je ne parlais
de rien. Du range parapluie à la Fnac, c'est pour dire...
lequel était, malgré l'écriteau collé
dessus, reconverti en poubelle.
Puis il y a eu le gosse dans le
bus qui semblait vraiment heureux de pouvoir s'asseoir n'importe où
et surtout là où ce n'était pas fait pour ça.
Ça me faisait penser à moi il y a quelques années,
quand je m'affalai par terre dans les mauvais jours, sans mot dire,
et cherchai toujours, dans les meilleurs, le poste le plus haut
perché, et babillai, bien vivante.
C'est un peu comme
quand je m'assieds sur le plan de travail dans la cuisine pour
raconter des conneries à ma mère.
Finalement, je suis
peut-être devenue un peu trop grande : je n'ai pour seul
intérêt que la météo, et je la rends
responsable des aléas de mon humeur.
Novembre ne veut pas
dire déprime. Décembre ne veut pas dire "Chier les
cadeaux de Noël, qu'est-ce que je vais acheter...?" Alors
moi je veux rire, alors je ris de moi, car c'est ce que j'ai de plus
simple, et bien sûr ça ne fait rire que moi.
Deux envies matérielles : un calendrier de l'Avent playmobil dont j'ignorerais ce qui se cache dans les petits paquets (enfin, je ne sais même plus si ça existe, les calendriers de l'Avent playmobil), mais vu que l'Avent ça commence mercredi, je peux toujours me brosser, et d'avoir une jupe ni longue ni courte en velours noir, ou peut-être pas, qui irait bien avec des chaussettes à rayures et n'importe quoi en haut, avec laquelle je me sentirais simplement remarquable.
Et puis d'aller prendre ma douche, et de revenir après dans ma chambre m'envoyer une tasse de thé avec un bout de gâteau.
Notez que ça serait
mieux pas toute seule, ça. J'aurais bien partagé mon
gâteau, mais vu l'heure je ne trouverais personne prêt à
ça.
Internet, quand on l'a chez soi, ça peuple
quand même vachement.
Des gens me manquent. A certains de
ceux-là j'écris des lettres d'insultes. D'autres
j'omets de les appeler.
Je voudrais bien savoir où ça en est, entre nos engueulades, avec l'autre, là.
Je
décolle les affiches pour les soirées du jeudi soir et j'en fais des
avions supersoniques qui traversent les couloirs plus vite que les
oiseaux (ce ne sont que des moineaux). A la fin de la journée, s'ils
n'ont pas disparu alors que je tournais le dos trois minutes, je les
lance au-dessus d'un chantier ; j'espère toujours qu'ils tomberont dans
une bétonnière.
Je
me souviens, on devait être en première. Il me plaisait un peu déjà. Il
était encore avec sa copine. Sur la cassette qu'il avait dans sa
voiture ce jour-là, y'avait au moins une chanson d'Eagle Eye Cherry, ça
devait être Save Tonight ou Falling in Love Again, voire même les deux.
C'est assez contrastant, vu le haut degré de neuneusité des paroles de
ces chansons. Le paradoxe, finalement, c'est lui. Ou le changement. Je
ne le comprends pas. Mais j'aimerais bien. Alors je fais comme si de
rien n'était. Je lui mens parfaitement. J'ai envie de le frapper, et il
doit bien s'en douter, mais on fait comme si de rien n'était, puisque
je crois bien savoir qu'il a envie de me gifler. On balance des
banalités. Quoique des fois j'aie du mal à le suivre. Tu ne me fais plus peur.
Je n'ai plus peur qu'il ne m'aime pas. Je le laisse voir ce que je
suis. Et je ne suis pas comme il voudrait que je sois. Tant mieux, car
je le voudrais différent de ce qu'il est. Aussi. Mais peu, finalement.
Trop peu.
J'aimerais l'épater, une fois.
Je ne supporte plus la solitude.
Parfois
(souvent) j'aimerais bien ne pas être allée habiter ailleurs. Et demain
c'est déjà dimanche. J'aimerais que quelqu'un me prenne dans ses bras.
Je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de pleurer.
Merde, je l'aime...
... je crois.
Malgré tout.
Hier soir, Girls in Hawaii en concert.
Très très bien (x10). Même si pour eux les gens d'ici sont fous ; tant
mieux. Y'avait pas grand monde, ce qui ne m'a pas empêchée de rester
assise tout au fond de la salle, un peu en hauteur, pouvant profiter à
la fois du son et de l'image. J'aime encore plus qu'avant de les voir
en concert.
Sinon ? Bah rien.
Du travail.
Et mardi je vais
me faire interviewer par une journaliste de la radio suisse romande. A
cause de (grâce à ?) ce blog. Je me sens déjà toute intimidée...
Je dois être lassante ; je suis toujours là, avec mes paysages et mes trains... et puis aussi les drapeaux qui flottent allégrement : je vous dit la Suisse d'Epinal. Dans le train que je prends souvent entre chez mes parents et ma résidence secondaire (c'est ce qu'ils disent sur les papiers), ce n'est pas le même genre de paysage que celui qui me faisait parfois mal au ventre pas le week-end dernier mais celui d'avant. Ici c'est la plaine, là-bas c'était la basse montagne. Ici c'est vallonné, et c'est très timide : ça se cache sous le brouillard, ça se recouvre de givre ; là-bas je ne dis pas, il y avait un peu de neige, parfois, mais c'était plus accidenté, ça montrait ses blessures, ses creux et ses bosses... bien entendu on voyait moins loin, mais en quelque sorte on voyait plus. Dans cette verte campagne pudique qui finalement vous montre, quand bien même elle tente de se cacher, tout ce qu'elle peut offrir, puisque le soleil, quand le brouillard daigne se dissiper, qui fait fondre la glace, ne fait pas s'exclamer le pendulaire : " Ouwhaaaa elle est vachement mieux à poil ! "
Je ne suis pas drôle.
Mardi 23 novembre
Le
soir quand je n'arrive plus à travailler, je regarde par la
fenêtre celles d'en face quand elles sont éclairées.
Si des gens regardent la télé avec les rideaux tirés
alors ça clignote et c'est joli. Et puis il y en a d'autres
qui ont déjà un sapin de Noël...
Quand je suis sortie de l'examen je me suis félicitée de n'avoir trouvé aucun résultat, oui, parce que comme ça, quand tout le monde demandait : "T'as trouvé quoi à l'exercice 3 ?", je n'ai rien pu répondre, et ça m'a évité de devoir crier pour défendre mon résultat ; c'est qu'en sortant de l'examen, je n'avais pas tellement envie de crier, je me serais plutôt collé l'auto-collant "Automate hors service" que j'ai pris oh comme c'est étonnant sur un automate hors-service en attendant le bus hier soir, pensant justement que ça serait utile pour ce genre de situation. Et puis, n'avoir trouvé aucun résultat, ça implique de n'avoir fini aucun exercice, alors les gens qui ont trouvé des résultats ont plus envie de vous plaindre que de vous démontrer que leur résultat est plus juste que le vôtre.
(Dîtes, c'est quoi, déjà, la différence entre le futur et le conditionnel, au niveau de la terminaison dans les conjugaisons ?)
En rêvassant devant la fenêtre et les traînées des avions qui passent sans cesse, je me suis surprise à faire du calcul vectoriel, et de la physique, alors comme ça, finalement, j'avais l'impression de m'être utile quand même. Ce qui est cool, c'est que parmi les avions, y'a des gros qui sont très hauts, qui arrivent à, ou partent de Genève, et puis des petits pour ici. Parfois même y'a des oiseaux. Alors comme ça, finalement, on n'a pas le temps de se lasser. En se rapprochant de l'infiniment petit, on arrive aux moucherons comme celui qu'il y avait dans mon assiette l'autre soir.
Les oiseaux, souvent, ils se posent sur le grand arbre jaune devant ma fenêtre, tout en haut. Quand c'est des corbeaux, ils n'y tiennent pas, la branche ploie. Les moineaux, quand ils aarbrissent trop vite, ça doit être à cause de l'élasticité naturelle de la branche de l'arbre, et donc de la force de rappel, ils se font catapulter.
Non, décidément, je ne comprends pas les gens qui ferment leurs volets la nuit. Parce que Annabelle the Sheep ça va un moment...
Arf...
Pas beaucoup de temps en ce moment. Examens la semaine prochaine. Vie
sociale hyper remplie... (Bon, ça c'est pas vrai, mais vous pouvez
faire comme si.). Enrhumée. Nulle en physique et en géométrie.
Bouhouhou... c'est trop dur de vouloir devenir ingénieure... (pleure)
(Non, ça c'est pas vrai non plus, et vous ne pouvez pas faire comme
si.) Par contre c'est dur de vouloir devenir ingénieure. Vraiment.
C'est pas une blague. Et si c'était à refaire... ben je tenterais
encore ma chance. Et si c'était facile, ça serait pas marrant.
Envie
de tartines beurrées couvertes de confiture et de thé fumant, envie
parfaitement banale en novembre, et tant mieux, car novembre, et
peut-être décembre, sont des mois où je ne vois pas du tout pourquoi me
priver de tartines. Et puis je préfère déjeuner ici que là-bas. J'ai
encore envie de dire qu'être petit c'était mieux, mais c'est reculer,
et c'est peut-être pas vrai, être petit c'était différent, en tout cas.
Bref.
C'est routinier, et finalement ça m'ennuie.
Seulement cette année, j'espère.
Le
week-end dernier j'ai regardé par des vitres de trains des paysages qui
m'ont donné envie de faire des tas de trucs, d'aller partout, qui m'ont
fait me sentir vraiment exister. Le week-end dernier, je suis rentrée
chez moi avec des yeux qui brillaient, mais revenue de beaucoup
d'illusions.
Ce week-end j'ai vu des équations débiles qui
m'énervent comme passage obligé. J'ai envie d'avoir le temps de lire,
d'aller au cinéma, au théâtre, de découvrir des trucs, de prendre des
photos, et surtout d'écrire autre chose que des suites de chiffres
barbants (et quand c'est du binaire, qu'est-ce que c'est chiant !), de
rencontrer des gens nouveaux...
J'ai envie d'arrêter d'avoir peur de tout.
Le gros problème, c'est moi.
Effectivement,
c'était joli ce truc que j'avais écrit. Enfin, je crois. Même que ça
m'a fait mal aux yeux à lire, genre "Chier c'que c'est gnangnan, et
pourtant j'en chialerais si j'avais 5 minutes, et envie de laisser
tomber mon foutu moral."
L'an dernier c'était marrant quand même.
Je me demandais ce que j'allais faire de ma vie côté études, je me
demandais si j'avais raison de laisser mon camarade de classe me
toucher, et j'avais un Petit de 13 ans qui me disait des choses
étonnamment gentilles et toutes chou...
Oui, je fais le coup de la nostalgie post-lycée.
En règle générale j'évite d'y penser, à l'avant... à ce point même de ne parfois plus savoir qu'il y a eu des trucs, avant.
Et puis il a neigé aujourd'hui.
(Malade et fatiguée, mais sinon ça va...)