Aaaaaarg....
Vous
pourriez imaginer, dans le large blanc qui va suivre, l'image qui le
remplirait si ce matin j'avais eu dans le bus mon appareil photo avec
moi. C'est l'heure où il fait bleu, et où les nuages sont d'une couleur
qu'on ne discerne pas encore, rien de rose ni de jaune, et dans tout
ça, une cathédrale noire qui se découpe, avec des autres toits à côté.
Bref.
Une autre semaine de finie.
Je
rame en maths. Je nage en physique. Je pourrais me débrouiller en
informatique, en chimie, et en bio. L'avenir ne s'annonce pas radieux.
Il me faut apprendre à bosser, et ça franchement, je sais pas du tout y
faire. Par contre, pour trouver les fautes d'orthographe et/ou de
français que les profs ne manquen pas de faire au tableau, je suis
vachement bonne. Et merde, ça compte pas dans la moyenne. Si je me
plante j'aurais qu'à devenir prof d'école primaire.
Ma rage de
vaincre a tendance à s'amenuiser dès 9 heures du matin. Mais on se tape
une connerie de fou-rire, enfin, non, un bien-faisant fou-rire débile
pour des conneries qui n'arracheraient pas un sourire à un gosse de six
ans. Non, quand même pas scatologique. Mais presque. Et ça repart. Le
distributeur de mars le plus proche est trop loin pour que la pause
suffise à traîner en route.
Quand les gens racontent qu'ils ont
toujours été bons en maths et que maintenant ils en chient, moi je dis
que j'ai eu 17 au bac de français, et quand ils me demandent alors
pourquoi je suis là, je réponds pas. J'en sais rien. C'est juste que
maintenant, je sais à quoi servent les impôts, concrètement, et des
fois, quand les gens m'énervent je parle économie, trois mots.
Je suis folle, ou inconsciente, pour beaucoup c'est égal. Mais qu'est-ce que je fous là ?
Étonnant
comme les hautes études plus facilement accessibles en Suisse qu'en
France. Mais la solution, c'est toujours la même, et finalement, c'est
pas compliqué : faut bosser pour arriver aux fins convoitées.
Je n'ai jamais été aussi douée que pour énoncer des banalités évidentes.
Je
vais apprendre à devenir douée en calcul vectoriel. Si jamais c'est
possible. Et encore, j'en serais drôlement étonnée. Puis en physique.
Disons que je ne sois qu'un tout petit peu démotivée, c'est fou comme
j'aurais plus envie de reprendre mes papiers.
Pourtant c'est un peu comme ma dernière chance, ce que je joue là.
Mais j'aurais pas pensé que ça puisse être si difficile. Naïve.